mardi 7 avril 2009

Éléments historiques pour l'étude d'Au revoir les enfants :



I – LA VIE QUOTIDIENNE SOUS L’OCCUPATION NAZIE.

A) Pénurie.
D'après les conventions de l'Armistice, signé en juin 1940, la France est obligée de livrer des denrées de toutes sortes en Allemagne ; elle manque donc de nourriture. Afin de répartir la nourriture entre les habitants, le gouvernement met alors en place une restriction par le système des tickets de rationnement : ces tickets donnent le droit d'acheter un produit. Mais les produits restent payants. Les besoins alimentaires sont déterminés en fonction de la catégorie à laquelle chacun appartient : ce sont les adolescents qui bénéficient de la ration de nourriture la plus importante. La carence en vitamines a des conséquences sur l'état de santé général, et celui des enfants en particulier.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
De la paille dans le pain, en raison de la quantité de blé insuffisante ; le savon qui ne mousse pas, car il est fabriqué avec de la saponaire, sans matière grasse...
La séquence du restaurant : le poisson est devenu introuvable ; et le "lapin chasseur" servi avec des pommes de terre cuisinées à la margarine (et non du beurre), nécessite 1/2 ticket de viande par personne : le restaurateur va ainsi récupérer 2 tickets (Madame Quentin, Julien, Jean et François), qui lui donneront le droit d'acheter d'autres provisions.
La distribution de biscuits vitaminés, à la fin du repas au réfectoire.
Les engelures, dues au froid – comme le dit Julien – mais aussi au manque de nourriture.


B) Changement de mode de nourriture.
Les rutabagas et les topinambours, légumes destinés d'habitude aux animaux, deviennent des légumes de grande consommation. L'autoproduction se développe aussi : la moindre parcelle de terre, et les jardinières sur les balcons, sont exploitées pour faire pousser des légumes ou élever des animaux destinés à la consommation ; ce qui permet de pallier un peu la pénurie alimentaire existante.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
L'enclos aux cochons dans l'école.



C) Marché noir.
Il permet d'acquérir des denrées sans ticket, mais pour un prix très élevé. Il occupe une place très importante : les classes les plus aisées de la population y trouvent une manière de moins souffrir que les autres des restrictions. Pour le tabac, seuls les adultes peuvent obtenir des cartes ; il en résulte le passage obligatoire par ce système, pour les adolescents qui désirent fumer de "vraies cigarettes". D'autres solutions sont inventées pour fumer sans carte, comme remplacer le tabac par le maïs, par exemple...

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
Les provisions personnelles qu'ont reçues certains élèves, et que le Père Jean leur demande de partager.
Les cigarettes au maïs que fume le frère de Julien.


D) Énergies de substitution.
Les ressources traditionnelles devenant également rares, des produits de remplacement sont utilisés : le gaz (produit par les gazogènes) est employé comme carburant pour les voitures par exemple. Le poêle à bois (déjà abandonné depuis longtemps pour le charbon) fait son retour comme moyen de chauffage, malheureusement souvent insuffisant pour lutter contre le froid !

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
Dans la classe, le professeur et les élèves gardent leurs gants et leur manteau...



II – LA VIE POLITIQUE FRANÇAISE.


A) Le gouvernement de Pétain.
Depuis l'Armistice, la France est divisée en deux zones : le siège du gouvernement est à Vichy, en zone libre jusqu'en 1942. Mais à partir de cette année-là, la situation se modifie radicalement : les alliés anglo-américains débarquent en Afrique du Nord française (opération TORCH), au mois de novembre ; et les Nazis se vengent en occupant l'intégralité du territoire national.
En 1944, c'est donc une France entièrement occupée que dirige Pétain, alors âgé de 88 ans. Si le maréchal fait encore preuve de moments de parfaite lucidité, il laisse malgré tout apparaître des signes de vieillissement de plus en plus évidents. Il défend sa position en soutenant que refuser la collaboration avec l'Allemagne n'aurait abouti qu'à une situation plus tragique encore.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
Le sujet de conversation des enfants qui vont aux bains douches : "Pétain, il est gâteux..." Remarquez la discrète présence de la première guerre mondiale évoquée par :
- le passage du cycliste qui chantonne un air de « Poilus » (= les soldats de la Première Guerre),
- le salut militaire en claquant des talons, fait par un élève, pour caricaturer le professeur de mathématiques qui est visiblement un ancien soldat.



B) La Milice.
Pétain incite les anciens combattants (de la Première guerre) à le soutenir, et crée d'abord avec eux la « Légion des combattants » pour sauver la France. Puis les membres les plus durs de cette légion sont regroupés pour former le « Service d'ordre légionnaire », chargé de contrôler les manifestations de masse. C'est ce service qui, en 1943, va donner naissance à la Milice, dont les membres mèneront une lutte très dure contre les Juifs et les Résistants, en collaboration avec la Gestapo.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
La conversation des enfants croisant des miliciens en chemin :
« -Tiens, des chasseurs alpins ! - Non, c'est la Milice ! »


C) L'antisémitisme.
La politique antisémite du gouvernement français dépasse la seule demande nazie : ce courant de pensée est bien antérieur (Cf. l'affaire Dreyfus). C’est un phénomène ordinaire dans les mentalités qui associe les Juifs aux gens fortunés et aux traîtres. De plus, les Juifs sont déicides pour les catholiques.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
Le personnage de Jean Bonnet, élève particulièrement brillant et doué pour la musique.



III – L’ÉCOLE CATHOLIQUE.

A) Le rythme de vie.
L'école catholique accueille aussi bien des protestants que des catholiques. La vie des élèves y est rythmée par les temps forts que sont la messe, la confession et la prière. On prie en cas de danger : c’est un moment de cohésion du groupe.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
L’explication donnée par Jean aux autres pour justifier sa différence sans avouer sa véritable identité.
La poursuite du cours de mathématiques dans les abris ; la récitation du « Je vous salue Marie… », à l'approche des bombardements.


B) La messe.
C'est à cette occasion que peut s'effectuer le sacrement de la communion. La confession est indispensable avant la communion qui ne peut être accordée qu'à celui qui est resté à jeun (qui n’a pas mangé). Le prêtre n'a pas le droit de donner la communion à un enfant qui n'a pas été baptisé. La communion solennelle représente le renouvellement du baptême, et nécessite une préparation.

DANS AU REVOIR LES ENFANTS, il y a :
L'enthousiasme de Jean après avoir entendu le sermon du Père Jean :
« Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire." (Épître de Paul)... »
« Nous allons prier pour les victimes ; nous allons prier pour les bourreaux. »


D'après http://www.crdp-lyon.cndp.fr/c/c4/articles/aurevoirethistoire.pdf

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